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Analyse selon les voies

 

Constituant l’élément le plus significatif de l’analyse de Kevin Lynch, les voies sont à la base de toute lisibilité du lieu. Ce sont elles qui génèrent le mouvement et ce sont par elles que les gens visitent le site. Dans le cas de Spoor Noord, les voies sont composées de sentiers et de chemins que les gens empruntent pour explorer le site, pour le vivre et pour le sentir. Assez lisibles, on peut vite en comprendre la hiérarchie. Le parc est ainsi composé d’un sentier principal qui coupe le site selon son axe longitudinal, qui se caractérise par sa largeur plus importante et ses différentes textures de sol qui laissent à tout usager la possibilité de jouir des lieux comme il le désire. [Schéma 1] En effet, que ce soit pour les piétons, cyclistes, joggeurs ou pour les personnes à mobilité réduite, chacun trouve le bon chemin à emprunter en fonction de ses besoins. Avec la forte continuité dont il fait preuve en plus de son trajet direct dans le site, le sentier principal est très clair et lisible pour ses visiteurs. Aussi, on peut facilement le distinguer par l’éclairage qui expose le sentier aux visiteurs, ce qui accentue l’importance relative de ce chemin. Ainsi, de l’extérieur et en bordure du site, on peut aisément en comprendre la logique et ce chemin s’expose clairement comme sentier à emprunter en vertu de ses qualités formelles et distinctives. Ensuite, les chemins secondaires se présentent à l’utilisateur comme étant des trajets qui mettent en relation les différents éléments en marge de la voie principale. Ainsi, ils rendent accessibles les différentes attractions en laissant à l’utilisateur un bon choix de voies à prendre. On en comprend facilement que ces sentiers ont une fonction secondaire et autre que celle du sentier principal par leur largeur plus étroite, par leur sillon plus fort dans le parc et par leurs textures qui se différencient du sentier principal.    

 

 

Analyse selon les nœuds

 

Les nœuds se définissent comme des lieux de convergence, des espaces qui agissent comme points focaux et qui s’établissent souvent à la jonction des voies. Dans le parc, on y retrouve effectivement plusieurs de ces endroits clés qui marquent le site par leur importance relative. [Schéma 2] Tout d’abord, c’est au périmètre du site que l’on retrouve plusieurs nœuds qui allient les entrées du parc aux voies existantes. Ces nœuds sont en effet très importants pour la lisibilité du parc car c’est en leur lieu que s’effectue l’accès au site. On les a donc mis en évidence par quelques caractéristiques qui leur en sont propres. Ainsi, à ces entrées, on retrouve un espace pavé qui accueille un aménagement de quelques arbres et de mobilier urbain qui offre un accueil bienvenu aux visiteurs. Quelques espaces de stationnement sont également fournis à quelques points, ce qui marque d’autant plus la lisibilité du site. C’est donc à partir de ces endroits que l’on pourra accéder au parc par les sentiers aménagés et ce sont par eux que l’on sortira du site également. Ainsi, il est important qu’ils soient visibles et reconnaissables pour le visiteur pour facilement avoir une vue globale du parc.

 

Ensuite, on retrouve plusieurs nœuds d’importances différentes en explorant le parc. Le schéma des nœuds qui est présenté ci-dessus représente ces endroits clés qui deviennent des pôles d’attraction pour le visiteur. Ce sont généralement à ces jonctions que l’on retrouve les activités clés du parc, telles que l’accès aux divers bâtiments et aux installations du site, et ce sera également à ces endroits que le flux de visiteurs sera plus important. 

 

Selon Bentley, la lisibilité des nœuds s’effectue en fonction de deux facteurs, soit en fonction du rôle fonctionnel de la jonction des voies et du niveau de pertinence des activités qui sont proposées de manière adjacente à ces nœuds. On peut donc en conclure que le Parc Spoor Noord a bien répondu à ces critères de par la grille de sentiers et de leurs jonctions proposées et des activités qui s’effectuent en ces nœuds de convergence. La lisibilité du parc en est donc positive, car ces nœuds permettent à l’occupant de se faire une bonne idée globale des points d’importance relative, et ainsi de les mettre en relation pour mieux s’orienter dans le site.    

 

 

Analyse selon les points de repère

 

Différents des nœuds, les points de repère sont plutôt des éléments signaux qui se distinguent par leurs caractéristiques propres et qui sont facilement visibles dans un lieu, et ce d’un point de vue généralement extérieur. Dans le parc, on retrouve de nombreux points de repère, qui diversifient l’expérience du visiteur et qui lui permettent de bien se repérer. [Schéma 3] Sans les nommer en entier, les principaux points sont exposés et localisés sur le schéma des points de repères. On en comprend donc qu’une volonté de pointiller le parc par plusieurs éléments signaux a été une intention de design assez forte de la part de ses concepteurs. On retrouve d’ailleurs plusieurs tours d’observation d’une couleur rouge accent qui permettent entre autre aux gens de s’élever de la surface du sol pour avoir une vue descendante sur le parc, ce qui accentue d’autant plus la lisibilité. On les situe majoritairement proches des points d’entrée du parc, ce qui permet aux visiteurs de bien reconnaître l’endroit où ils sont entrés et sortis du parc. Le périmètre du parc est également bien cerné par ces points, ce qui permet de bien établir la frontière entre le parc et la ville. Les infrastructures et les installations extérieures telles que le skateparc, le plan d’eau ou les anciens bâtiments ferroviaires conservés et réutilisés en sont aussi de bons repères, qui sont très distinctifs entre eux par leurs usages et leurs formes. Les jonctions sous les viaducs sont aussi deux points de repère en tant que tel, car les hauteurs de ces infrastructures permettent de bien cerner leur position dans le parc. Ainsi, l’utilisateur du parc peut donc facilement se faire une carte mentale du site en situant ces points en fonction de sa situation relative dans Spoor Noord. 

 

 

Analyse selon les limites

 

Bien que la perméabilité soit forte dans ce projet, plusieurs limites s’établissent en cet espace qui contraignent l’utilisateur, mais qui agissent aussi comme mesure de lisibilité. On désigne habituellement les limites comme étant des éléments linéaires, qui ne sont pas des voies, mais qui s’exposent plutôt comme un écran ou un mur qui cernent l’espace d’un lieu. Parfois comme des barrières infrachissables, parfois comme des limites qui cernent le parc, on retrouve effectivement certains de ces éléments à Spoor Noord. [Schéma 4] Le mur créé par le monticule de terre pour la voie ferrée qui passe au nord du site tout comme celui pour les deux viaducs entrainent une perte de perméabilité. En ce qui concerne la lisibilité, elle est d’un côté encouragée, mais aussi affaiblie par cette barrière. On peut effectivement mieux se repérer dans le site en fonction de ces éléments, mais ceux-ci briment aussi la lisibilité intérieure et extérieure du parc. De l’intérieur, on ne peut donc plus voir de l’autre côté de ces limites, ce qui affecte grandement la lisibilité que l’on peut avoir du site en son entièreté. De l’extérieur, ils agissent de même, c’est-à-dire en coupant la vue sur le parc et ainsi réduire grandement la possibilité d’orientation en fonction du parc. On en comprend alors que dépendamment de notre position dans le parc, ces limites peuvent agir de manière positive ou négative sur la lisibilité globale du site.

 

Finalement, certaines limites sont toutefois perméables, telles que les clôtures délimitant les terrains de sport. Étant composées d’un treillis d’acier, elles offrent une bonne perméabilité visuelle, mais privent de la perméabilité physique. Elles sont toutefois un élément signal qui permet de bien situer les terrains sportifs et ainsi bien cerner la frontière de ceux-ci.        

 

 

Analyse selon les secteurs

 

Un peu plus abstrait, mais saisissables en leur globalité, les secteurs se composent des parties reconnaissables d’un site ou d’une ville, dépendamment de l’échelle analysée choisie. Dans le cas de Spoor Noord, on peut effectivement qualifier certains secteurs du parc. [Schéma 5] Plusieurs caractéristiques font en sorte qu’on peut diviser le parc en secteurs, soit en fonction de la topographie, des usages, ou des zones davantage boisées. Ainsi, comme le démontre le schéma ci-dessus, différentes atmosphères sont présentes sur le site, ce qui ajoute une variété d’expériences. On retrouve ainsi un premier secteur bâti, qui propose une densité architecturale plutôt forte en hauteur et en fonction de sa superficie. Ensuite, le secteur récréatif englobe les bâtiments existants qui offrent diverses activités et évènements, en plus du skateparc et du plan d’eau. C’est à cet endroit qu’on y retrouve les plus grands rassemblements de visiteurs, alors que le secteur d’activités libres laisse aux occupants une plus grande perméabilité et intimité. Les quelques sous-bois et les grandes surfaces de gazon créent une distance entre les gens et il est ainsi possible de s’y promener plus librement. Finalement, le secteur sportif accueille les sportifs et leurs fans, en proposant différents terrains qui s’adaptent à toutes sortes d’activités sportives extérieures. Grâce à ces secteurs définis, on peut alors mieux s’orienter dans le parc et en comprendre notre position. Certaines zones seront toutefois moins accessibles en fonction de la topographie ou en vertu­­ des limites du site, mais reste que ces secteurs sont importants pour la visualisation de l’espace.

 

 

La lisibilité globale

 

Ainsi, on peut en conclure que la lisibilité générale du Parc Spoor Noord est génératrice d’orientation et qu’elle permet à l’utilisateur de bien saisir le lieu. Les éléments présentés selon les cinq catégories de Kevin Lynch sont ainsi indissociables et les relations qui s’établissent entre eux permettent à l’occupant d’avoir une bonne idée globale et aisée du site en son entier. Le parc agit aussi comme point de repère dans la ville en entier et dans son quartier, car il donne une pause d’air pur et de fraicheur au nord d’Anvers, qui se distingue par son importante densité de bâti. 

 

Ainsi, tant au niveau de la forme physique qu’au niveau des activités, le parc s’expose facilement aux visiteurs. La mixité d’usages et de formes permet de bien qualifier les espaces et donne au parc la distinction d’être visible, rassembleur et unificateur au sein de ce quartier d’Anvers. 

LISIBILITÉ

 
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