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Le parc tel un îlot de fraicheur

 

Le projet du Parc Spoor Noord, qui s’inscrit dans la théorie de la ville poreuse de Secchi et Vigano, exprime une habile perméabilité avec ce qui l’entoure, mais aussi dans son ensemble et entre les liens qui s’opèrent en son lieu. [Schéma 1] Le parc agit globalement comme un élément perméable pour l’ensemble de la ville, en venant briser les anciennes barrières qui s’établissaient en son site. Anciennement inaccessible et brimant la perméabilité entre les différents secteurs de la ville, il accueille maintenant les habitants et citoyens et offre un espace vert qui fait profiter d’une nouvelle fraicheur à ce secteur d’Anvers. Ce parc agit maintenant comme un îlot de verdure et d’air pur dans cette ville dense et marque ainsi un grand changement avec son ancienne vocation de friche industrielle.

 

 

Analyse de l’accès au parc

 

Une analyse de l’accès au parc a donc été faite dans le but de déterminer si le site est perméable et facilement accessible de l’extérieur, et ce à différents niveaux. À grande échelle, il communique largement avec plusieurs grands axes routiers de la ville. [Schéma 2] Ceux-ci n’aboutissent pas directement dans le parc, mais offrent un accès rapide au secteur en question. Ce sont toutefois les rues secondaires qui permettent l’accès direct au parc, que ce soit par l’automobile, la marche, le vélo ou le transport en commun.

 

Dans le cadre du projet du Parc Spoor Noord, ces rues ont été étudiées afin de les connecter au schéma de voies du parc, pour mettre en relation le cadre existant autour du site avec la nouvelle grille de sentiers proposée dans le projet. Effectivement, les entrées dans le parc sont coordonnées et positionnées en fonction des rues donnant accès au parc et se présentent comme des nœuds de convergence où l’entrée dans le parc se fait en extension avec le cadre urbain avoisinant, telle la prolongation des rues dans le parc. [Schéma 3] Ainsi, à ces endroits clés, on retrouve un espace pavé avec des bancs et quelques arbres qui accueillent les visiteurs aux jonctions entre le parc et son entourage. Ces points d’entrées sont toutefois plus présents sur le côté sud du parc, alors qu’au nord le parc est moins perméable au reste de la ville. Au sud, on peut également décider de franchir la marge du trottoir et entrer sur le site directement par la surface gazonnée étant donné que la jonction entre le pavage et le gazon se situe au même niveau. La perméabilité est toutefois brimée au nord-est, où le chemin de fer reste une barrière importante entre le parc et la ville. Seul un étroit passage permet aux visiteurs d’accéder au site en passant sous la voie. Finalement, au nord, l’accès est tout de même perméable malgré le fait que les bâtiments tournent le dos aux visiteurs, et on en comprend vite que le parc a été conçu pour mettre en scène sa partie sud alors que le nord constitue l’arrière-fond du parc, ce qui brime la perméabilité de ce secteur.  

 

En ce qui concerne la perméabilité visuelle, elle est très forte à l’extérieur. Ce vaste espace vert cerné des frontières créées par le cadre bâti est bien visible et offre une vision de sa globalité à plusieurs reprises. Effectivement, les deux viaducs qui surplombent le parc offrent des vues paysagères de la totalité du parc, et ce sans y être directement à l’intérieur. Les gens passant à ces endroits ont donc déjà une idée assez globale de l’ampleur du site. Par contre, bien que ces infrastructures offrent d’intéressants points de vue, elles nuisent tout autant à la perméabilité visuelle à l’intérieur du parc. Elles se transforment en barrières physiques et visuelles qui bloquent la vision globale que l’on peut avoir du parc une fois les pieds à l’intérieur du site, en raison du monticule de terre qui participe à l’infrastructure.

 

 

L’accès au parc avec et sans l’auto

 

Le parc est aussi bien polyvalent et accessible pour ceux et celles qui désirent s’y rendre sans automobile, tout comme pour les personnes à mobilité réduite. Tout d’abord, à quelques points stratégiques au sud du site, on retrouve différents stationnements incitatifs qui sont aménagés, et ce de manière adjacente aux entrées principales du parc. [Schéma 4] Ils sont ainsi positionnés aux jonctions nodales avec les voies existantes, ce qui rend l’accès automobile plus facile. On y retrouve aussi conjointement des supports à vélos pour encourager ce mode de transport en plus des voies en marge de la route qui ont été aménagées à plusieurs endroits au périmètre du parc qui invitent cyclistes et piétons à partager la route en toute sécurité. [Schéma 5] Les piétons qui s’aventurent vers le parc bénéficient également de plusieurs passages piétons qui assurent une traversée sécuritaire de la route. À ces endroits et à chaque entrée sur le site, l’accès pour les personnes à mobilité réduite a été encouragé par les différentes rampes qui n’ont pas été négligées. Finalement, en ce qui a trait au transport en commun, on dénombre plusieurs arrêts d’autobus et de tram en bordure du parc, mais aucun n’a été clairement établi comme arrêt Spoor Noord. Cet aspect serait peut-être à réfléchir éventuellement, lorsque le secteur bâti sera plus développé.

 

 

Les liens et la perméabilité dans le parc

 

Les liens présents au travers du parc expriment eux aussi une bonne perméabilité qui témoigne du désir de produire un espace qui est cohérent en soi et qui offre plusieurs possibilités. [Schéma 6] Les sentiers proposés mettent en relation les divers éléments clés du parc, mais la possibilité de sortir du sentier pour marcher dans l’herbe est aussi une option, ce qui assure une perméabilité physique assez forte. La perméabilité visuelle est aussi très bonne, car mis à part les bâtiments et les jonctions entre les viaducs, aucun élément ne vient brimer la vision profonde que l’on a du site. Les petites collines permettent elles aussi d’avoir un point de vue légèrement descendant sur le parc, ce qui aide à voir plus loin. Malgré le fait qu’on ait planté des arbres pour créer des légères zones de sous-bois, l’espacement entre eux fait en sorte que l’on obtient une bonne perméabilité physique et visuelle à ces endroits. Le même principe s’applique aux aires de jeux qui sont ouvertes pour ponctuer un espace libre au champ de vision. 

 

Du côté des sentiers aménagés, on dénote une certaine hiérarchie entre eux. Le sentier principal qui traverse le parc constitue le passage le plus court et direct pour circuler rapidement. Les sentiers secondaires, pour leur part, ne sont pas éclairés et relient les points d’accès et les autres éléments au sentier principal. Par leur sillage dans le site, ils offrent d’autres possibilités de voie à emprunter, mais ne sont pas aussi directs que le chemin principal. Tous ces chemins ont toutefois quelques buts communs, soit de maintenir une relation avec le cadre bâti environnant et les voies d’accès existantes, tout comme celui de rester accessibles au plus grand nombre de gens, en vertu de leurs capacités physiques. Les voies sont donc pavées et maintenues à niveaux égaux pour que les cyclistes autant que les personnes à mobilité réduite puissent profiter de l’extérieur également. 

 

Finalement, le parc s’ouvre plus ouvertement à la perméabilité au sud par la position des bâtiments sur le site. Effectivement, le secteur au nord du parc, étant plus industriel que celui du sud en vertu de la morphologie de ce secteur et de ses usages, est moins accueillant et ouvert. C’est peut-être d’ailleurs pour cette raison que les entrées sont majoritairement situées au sud du parc. On en conclue donc que plus la perméabilité visuelle et physique est forte, plus on encourage les gens à entrer dans le parc, tel que l’explique Bentley dans son ouvrage.  

PERMÉABILITÉ

 
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