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1_ La «ville sur l'eau»

 

«Ville sur l’eau» parle de la relation entre la ville et son fleuve, l’Escaut, soit le principal cours d’eau de la ville, mais aussi de la relation aux différents ruisseaux, canaux, etc. La relation à l’eau est une caractéristique importante de la ville qui devra réagir aux changements climatiques qui font en sorte que le besoin de se protéger est de plus en plus grand. «Ville sur l’eau» vise donc à «repenser la relation à l’eau (…) afin d’améliorer la qualité de l’environnement, du cadre de vie et le fonctionnement de l’écosystème» (Anvers, faire aimer la ville, 2011).

2_ L'«éco-ville»

 

«Éco-ville» parle de la construction fragmentaire du système d’espaces verts, de parcs et de forêts habitées dans la ville d’Anvers. De plus, cette image propose que  la nature puisse prendre sa place dans la ville, ce qui permettrait des continuités paysagères et une certaine porosité.

3_ La ville port

 

«Ville-port» parle de la relation entre les anciens ports marchands de la ville et le centre d’Anvers. Autrefois déconnectés, on cherche aujourd’hui à retrouver une relation entre le port, la ville et la nature par des espaces de contacts, une accessibilité optimisée et une infrastructure logistique rénovée. Il s’agit aussi d’évoquer les images du passé et l’héritage de ces différentes zones.

 

LE PLAN DIRECTEUR D'ANVERS

4_ La "ville ferroviaire"
 

«Ville ferroviaire» parle de renforcer et d’améliorer le réseau de transport en commun, qui était autrefois très utilisé, par des nouveaux dessins des boulevards urbains, des rues commerçantes, des trottoirs et des pistes cyclables afin de renforcer des lieux, les densifier et requalifier des tissus en pleine mutation. Il est aussi question du réaménagement du réseau de train afin d’accueillir le TGV à Anvers. 

5_ La "ville poreuse"

 

«Ville poreuse» parle des pleins et des vides comme source de transformation et de flexibilité. Cette image propose de réutiliser les terrains vacants, les anciennes propriétés et les anciennes industries dans le but de créer un projet global de ville poreuse qui permettrait aux gens de traverser le tissu. En bref, «ville poreuse» vise à «optimiser l’espace urbain sous ses différentes formes en fonctions des contextes et des habitudes de vie en constante évolution» (Anvers, faire aimer la ville, 2011).

6_ "Villages et métropoles"

 

«Villages et métropoles» décrit les enjeux d’Anvers en tant que métropole polycentrique, c’est-à-dire une ville composée d’une multitude de petits villages identifiables et de populations vivant souvent séparées les unes des autres. Cette image comporte deux objectifs bien précis, soit de préserver le patrimoine historico-culturel et les bâtiments caractéristiques au sein de la ville. De plus, elle vise à renforcer la centralité des villages à l’échelle de la proximité et de créer dans chacun d’eux un espace public et urbain de qualité.

 

7_ La "méga-ville"

 

«Méga-ville» vise à optimiser le rôle d’Anvers à l’échelle de la région flamande en renforçant sa centralité. Cela passe entre autre par des investissements majeurs dans des mégas infrastructures, que ce soit dans l’espace public, dans le développement d’un nouveau réseau de transport ou dans la réorganisation des différents flux de trafics autour de la ville. «Méga-ville» vise à faire prendre «conscience qu’un projet d’infrastructure catalyse le développement urbain comme projet intégré, et non comme affaire purement technique, technocratique, fonctionnaliste» (Anvers, faire aimer la ville, 2011).

Cinq espaces stratégiques

 

1_ L’épine dorsale rigide

 

Secchi et Vigano parlent de la berge le long de l’Escaut comme étant la colonne vertébrale de la ville d’Anvers. Il s’agit d’un axe linéaire qui dépasse le centre-ville et le périphérique afin de s’ouvrir sur les différentes parties de la grande ville. Cet espace constitue le principal lieu de consolidation du lien entre la ville et son fleuve. 

 

 

2_ L’Épine dorsale souple

 

«L’épine dorsale souple vise à l’optimisation du système d’espaces verts ouverts en relation avec l’écosystème aquatique, des zones qui longent les différents cours d’eau et canaux» (Anvers, faire aimer la ville, 2011). Il s’agit principalement des endroits qui mettent en relation le fleuve et les différentes parties du territoire.

 

 

3_ Le Groene Singel

 

Situé sur le site des anciennes fortifications de la ville d’Anvers, le Groene Singel est le principal axe autoroutier de la ville. Il s’agit de transformer cette infrastructure routière clée en Europe en «un espace urbain de grande valeur, une zone verte faisant office de trait d’union entre le centre ville et les faubourgs et de corridor pour relier les 5 parcs de l’épine dorsale souple» (Anvers, faire aimer la ville, 2011).

 

 

4_ Le réseau inférieur

 

Il s’agit du réseau de routes locales (boulevards urbains et territoriaux, rue commerçantes, etc.) et du réseau de transport en commun.

 

 

5_ Le canal dynamique

 

C’est un espace stratégique en lien avec les travaux d’élargissement du canal Albert. Il s’agit de revaloriser cet espace en tant que lieu de travail, de vie, et à en améliorer la qualité.

Sept "images" évocatrices

Historique du plan directeur

 

Vers 1980, Anvers a vécu une période peu productive du point de vue de l’urbanisme et de l’architecture. En 1983, la ville d’Anvers s’est fusionnée à sept autres communes et est devenue, par le fait même, propriétaire de leurs dettes, ce qui représente près de 1 millions de dollars. Se voyant incapable de la rembourser, la ville a été mise sous tutelle par l’état flamand. Le gouvernement de tutelle était intéressé par la réalisation de grands travaux, mais n’était pas intéressé de débourser les fonds nécessaires. Plusieurs projets vont être abandonnés à cause du faible investissement proposé par la ville, soit 10% des coûts des travaux. En 1989, une firme a proposé un plan directeur pour la ville, mais la ville continua à faire la sourde d’oreille. En 1990, des grands concours internationaux ont été lancés, mais les projets qui en résultent, tel «Une ville sur le fleuve», projet qui ressemblait beaucoup à «La ville sur l’eau», ont été abandonnés faute d’intérêt du gouvernement. En 1995, le gouvernement flamand a donné un nouveau souffle aux projets proposés à Anvers. Il a mis en place une politique urbaine qui donnait un budget aux villes afin de lutter contre la désurbanisation en proposant trois programmes, soit une «ville viable», une «ville active» et une «ville pétillante»

 

 

Opportunisme et renouvellement urbain

 

De 1994 à 2002, la ville a profité de toutes les sources de financement possibles venant de l’Europe pour aider les villes démunies en plus de recevoir de l’argent du fédéral et du régional. La situation anversoise va drastiquement changer entre 1999 et 2000 avec notamment une nouvelle élection municipale. De plus, la région flamande a décrété une loi définissant que les villes flamandes devaient concevoir un projet de schéma directeur avant 2005. Comme première action, la ville d’Anvers a mis sur pied la «Société autonome pour l’immobilier et les projets urbains (AG Vespa)» qui avait notamment comme but de conduire des opérations immobilières stratégiques dans les sites de renouvellement urbain et gérer l’immobilier de la ville. La ville a également décidé de se concentrer sur quatre zones de projets, soit : les environs de la gare, la Place De Coninck, le Quartier des marins et le secteur de Spoor Noord.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 
Plusieurs acteurs en frange de l’administration communale vont naitre 
 
  • BOM (Buurtontwikkelingsmaatschappij) : une association à but non lucratif créée en 1990 pour prendre des actions urbaines concrètes dans les banlieues anversoises. L’organisme à été invité en 1994 par la ville pour travailler sur le projet de la gare.

  • Soma (Stadsontwikkelingsmaatschappij Antwerpen) : s’occupe de la gestion des fonds destinés aux différents projets et ce depuis 1995. Elle combine une vision à long terme avec des actions à court terme. L’organisme s’implique dans la planification, l’acquisition de friches et de foncier, l’information géographique et à la recherche conceptuelle.

 

 

Au terme d’une compétition internationale, la ville a sélectionné la firme Studio Associato Bernardo Secchi Paola Viganò.

 

 

Un schéma stratégique : Bernardo Secchi et Paola Viganò

 

«La ville comme découverte empirique que l’on fait avec nos corps, nos yeux, nos oreilles, lorsqu’on parcourt, que l’on écoute ses habitants.»

- Paola Viganò

 

 

Les urbanistes Secchi et Vigano ont basé leur intervention sur un concept qu’ils adoptent dans beaucoup de leurs projets, soit le renovatio urbis. Ce terme signifie «une rénovation urbaine réalisé au moyen d’interventions stratégiques dans le tissu urbain existant, fondée sur l’expérience empirique de la ville et sur l’idée qu’il est inutile et impossible de tout dire de l’espace urbain et de ses modifications dans le temps» (Anvers, faire aimer la ville, 2011). Ils ont gagné le concours grâce à l’élaboration d’un scénario qui se basait sur de grandes images. Pour eux, Anvers est une «ville fragmentée au point de vue social, fragilisée par des conflits constants, une ville sans vision, une ville délaissée par ses habitants partis vivre à l’extérieur dans la «ville diffuse», laissant les immigrants et les pauvres au cœur de la ville» (Anvers, faire aimer la ville, 2011). Il est donc important pour eux de faire de la consultation auprès des habitants afin que ceux-ci puissent se retrouver dans le projet. Pour eux, la difficulté de ces consultations n’est pas d’écouter, mais bien de comprendre l’image que chaque individu, chaque groupe social, a de sa ville.  Cela se veut aussi à l'image de leur théorie de la ville poreuse : tout comme pour le projet du Grand Paris, ils sont allés sur place pour sonder et comprendre l'identité de la ville.

 

La firme propose donc une vision multiple de la ville à partir d’une série d’images. Celles-ci n’évoquent rien de précis, ni de concepts rigides, mais elles proposent plutôt des espaces d’opportunités et de potentialités. La proposition part de deux politiques différentes qui formeront l'ensemble du plan directeur :

 

  • Politique générique : Structure par les sept «images» évocatrices qui renvoient à la mémoire collective de la ville et à des caractéristiques appréciées de la ville d’hier et d’aujourd’hui.  Cette technique a été réalisé en partenariat avec les anversois, selon l'une des stratégies de la ville poreuse (la ville poreuse doit être dense de lieux significatifs).

 

  • Politique spécifique : Traduit la renovatio urbis en projet donné, principalement sur les cinq espaces stratégiques définis.  Il s'agit d'une technique plus professionnelle: un plan pour discuter avec les professionnels du milieu.

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